Itinéraire d’un poème composé de « A à Z »
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A memória do folheto é uma memória em movimento. É uma memória dinâmica que permite a atualização, a reformulação [...] é uma memória em comunicação, uma memória compartilhada ».
« L’Esprit, la lettre, l’image du Cordel, expression populaire, culture savante ? » interroge le chercheur sur la pertinence de l’usage du terme populaire pour désigner les productions poétiques composant la littérature de cordel. Dans un univers littéraire comme celui de la littérature de cordel portugaise et brésilienne bâti par la « mouvance »[1] textuelle mais aussi par des éléments traditionnels stables et structurels, l’étude de trois versions d’un même texte conçu dans des contextes de productions hétérogènes et transmis à un public composite pourra répondre à la problématique proposée dans ce colloque et montrera combien il est difficile, voire impossible, de classer ces œuvres dans des univers distincts. Diachroniquement distantes les unes des autres, les trois versions d’un même texte poétique transmises oralement dans des zones géographiques éloignées : rurales et urbaines et préservées sur manuscrits, sur imprimés, sur folhetos de cordel défient tout classement et affirmation rigides. L’Abc poétique : un poème mnémotechnique Les Abc poétiques ou acrostiches alphabétiques sont des poèmes en vers organisés selon l’ordre de l’alphabet. Ainsi, chaque strophe ou chaque vers commence par une lettre de « A à Z » ou de « A à Tilde/Til »[10]. Le poème suit la cadence de l’alphabet qui élabore des jeux mnémotechniques à la fois sonores et visuels mais aussi un univers sémantique clos. Grâce à la séquence alphabétique le sujet est clairement décrit et énuméré dans sa spécificité. De cette façon, les lettres de l’alphabet organisent des leçons en poésie. L’Abc poétique est, sans aucun doute, un poème didactique et parfois même encyclopédique. En amont, le sujet utilitaire est mémorisé par la communauté formée d’auditeurs. En aval, le poète remplit fièrement son « devoir d’instruction et d’information » et se transforme en « poète-pédagogue » à part entière. Trois versions d’un Abc poétique Passons maintenant à l’étude des trois versions d’un même Abc poétique composé en langue portugaise et préservé au fil du temps sur des supports distincts au Portugal et au Brésil. Comment ces versions peuvent-elles apporter des informations sur les intentions explicites et implicites concernant l’usage de ce texte au sein d’une communauté ? De quelle façon les contextes de productions et de transmission hétérogènes se révèlent-ils ? lettre C - « Cahi logo na cama amortecido/Buscando pelo catre sua figura/sombras topei só de um bem perdido/A Casa feita a rua da amargura[24] [...]” (version I)[25], lettre D - « De dia despertou a sorte ingrata/ A noite roubou suspeito amante [26] » (version I).
Les strophes rigoureusement structurées selon l’ordre de l’alphabet forment des rimes en huitain décasyllabiques aux rimes ABAB AB CC. Les rimes sont régulières dans la version manuscrite (version I) et la version imprimée dans le manuel de lecture (version II). Le texte collecté oralement (version III) possède des strophes de huit vers, de six vers et de sept vers. Les rimes sont irrégulières. Ce caractère est commun dans les textes oraux car leurs transcriptions répondent aux différentes performances. Il manifeste ainsi les rapports étroits entre l’oubli et la mémoire. C’est la « mouvance » du texte. Lettre E - Espera, encosta, encalha esta barquinha / Que tão ligeira caminha pelos mares […]
Lettre I – Inda agora te vi ir navegando […], Lettre L : Quais inda navegantes não toparão [...] Lettre N – Náu nova te darei onde navegues / Segura de topar ventos escassos / Se o desvio do Norte, que hoje segues / Torna a Navegação com embaraço Lettre O – Onde estás que não vês este Oriente ? Dans la version III – la lettre Z - quem nas ondas do mar la vá morar. […]». La lettre A est doublée. Dans un premier temps, une strophe préambulaire A formule des données circonstancielles : date (a dez annos), l’auteur (porque cego[27], indication du thème de la peine d’amour (Farei um a.b.c. bem mal talhado / começando pelo A que amor ordena / Em matérias de amor borrões de penna.[28] Dans un deuxième temps, la seconde strophe A débute la complainte lyrique qui se termine par la strophe « Z », sauf pour la version collectée à partir de la tradition orale brésilienne qui se termine par le Tilde / Til. Falta o Til que não pode ser escrito Au Brésil, le signe graphique Tilde/Til est considéré par les poètes populaires brésiliens comme une lettre à part entière. Dans les strophes conduites par le Tilde/Til les poètes peuvent faire une remarque sentencieuse, un commentaire ou bien ils peuvent s’adresser à Dieu ou à la Vierge Marie.[30] La strophe préambulaire et la strophe conclusive sont des éléments stables dans l’esthétique alphabétique, elles sont considérées comme des « frontières poétiques » où le poète peut enregistrer son nom dans un acrostiche nominatif.[31] Au-delà de la fonction annonciatrice de l’alphabet (lettre qui annonce le premier mot de la strophe), une partition mnémotechnique alphabétique est remarquablement élaborée dans les trois versions. L’alphabet rythme le poème et lui donne une cadence qui est ponctuée par des hyperbates. Il élabore des échos, engendre des sonorités qui complètent le sens de la strophe en créant des images spécifiques. La strophe F, par exemple, développe un champ sémantique relatif au FEU et à la LUMIERE: Les mots-clés repris à la fin de chaque strophe par le processus d’accumulation composent un inventaire. Ce jeu de mot consiste à disperser des mots-clés dans une œuvre poétique et ensuite à les disposer en formant une conclusion. Les trois versions exhibent pratiquement les mêmes mots-clés. Cette maille composite a certainement permis au texte de « voyager » dans les mémoires en se transformant plus ou moins par la voix de chaque « co-auteur » qui le présentait dans des univers distincts. Amanhecia a Aurora aquelle dia,
Que quatorze de Março se contava, Mais tarde do que nunca, porque via Que o Ar de negra sombra se enlutava. A Ave no seu ninho inda dormia, A Abelha em seu cortiço inda roncava, Porque ouvir não querião minhas máguas Aurora, Aves, Abelhas, Ares, Agua[34]
En guise de lecture, l’auteur réunit un ensemble de poèmes lyriques, de chansons, de poèmes d’auteurs parnassiens et même un texte en italien. La troisième partie du manuel d’apprentissage de la lecture est originale. L’auteur propose à ses lectrices un ensemble de codes de galanterie qui sont organisés selon l’ordre de l’alphabet. Dans cet ensemble codé formé par le dictionnaire des fleurs, l’explication des couleurs et le thermomètre de l’amour chaque élément floral ou chaque couleur exprime une émotion. Les amants pourront à partir de ce discours codé établir un dialogue secret.[35]
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Le médiateur, ici, n’est plus le poète mais un pédagogue. La transmission est à la fois orale et écrite. Le poème est adressé à un public féminin et diffusé dans un contexte éditorial « officiel ». Sa fonction didactique reste, toutefois, la même. Le titre présente les contenus de la méthode et porte en lui la tonalité lyrique colorant l’ouvrage : A.B.C. de amor ou methodo ameno para ensinar a ler às moças conforme o systema da Escola Brazileira seguido de uma mimosa collecção de poesias amorosas e ternas extrahidas dos melhores poetas além do dicionário das flôres da explicação das cores e do thermometro de amor.[36] Enfin, la troisième version appartient à l’ensemble de textes poétiques transmis et collectés oralement au Brésil. L’A.B.C. do frade collecté dans l’Etat du Ceará au XIXe siècle par José Rodrigues de Carvalho arbore davantage de variations lexicales, syntaxiques et prosodiques par rapport aux deux premières versions préservées sur support écrit. Ici, l’oubli compose avec le souvenir. Ce nouveau titre est curieux et assez mystérieux : il ne reprend pas le thème du poème, n’indique pas les probables destinataires et ne donne aucun détail particulier. On pourrait penser que le titre fait référence à celui qui l’a transmis oralement à Rodrigues de Carvalho si celui-ci était un moine. Dans les textes exprimés lors d’une performance, le rôle de l’alternance entre la mémoire et l’oubli est fondamental et révèle l’action des outils mnémotechniques choisis par les « co-auteurs ». On parle de re-création de l’œuvre. Les strophes annoncées par la lettre O et la lettre T sont particulièrement révélatrices. On remarquera que le sens des strophes n’est plus le même. La strophe annoncée par la lettre O présente deux vers et des mots en positions différentes. Pour conclure, l’étude comparative des trois versions d’un texte composé selon l’ordre alphabétique nommé Abc poétique (acrostiche alphabétique) et recréé au fil du temps (XIXe et XXe siècles) au Portugal et au Brésil prouve qu’il existe, grâce aux voix qui transportent les textes poétiques, un dialogue possible entre le populaire et le savant. Ces œuvres utilitaires habilement composées pour être mémorisées par une communauté d’auditeurs et de lecteurs et préservées dans différents supports écrits (manuscrit, folheto, imprimé) reproduisent les « mouvances » du texte mémorisé. L’écriture n’efface pas la voix. Pour que le texte puisse exister dans le temps et l’espace, le poète cherche au sein de la tradition des outils poétiques. Il choisi une charpente alphabétique qui servira de tremplin mnémotechnique et qui orchestrera le poème en posant des rythmes, des répétitions et des échos. Ainsi, le texte « traverse » les mémoires et sera également « revisité » à chaque performance dans des contextes hétérogènes. En effet, c’est la translation qui anime ces textes et qui déploie de nouveaux éléments populaires et/ou savants. Bibliographie
Notes [1]. P. Zumthor, Introduction à la poésie orale, Paris, Seuil, 1983. [2]. L’Abc poétique est un poème qui suit l’ordre de l’alphabet. Chaque strophe, chaque mot ou chaque vers commence par une lettre de l’alphabet. L’Abc poétique est un acrostiche alphabétique. [3]. Le manuscrit possède 4 pages. Le poème s’arrête à la moitié de la strophe M. Cette version est la première dont j’ai connaissance. [4]. "É um A.B.C. que fez um homem da Arabia fugindo-lhe uma mulher com quem tratava depois de andar amancebado 10 anos em uma madrugada", in Colleção de varios papeis curiosos de varias epochas e assuntos, Cod. 1123456, fl. 251, Ms. XVIIIe s. Ce poème est inédit. Il a été collecté à la Bibliothèque Nationale de Lisbonne. [5]. Cet article porte surtout sur la version II et la version III. [6]. En effet, au XIXe siècle sont publiés au Portugal des manuels épistolaires qui codifient les jeux de séduction. Ce sont les Secretários dos amantes et les Conselheiro dos amantes. [7]. F. Alves da Silva Castilho, A.B.C. de amor ou methodo ameno para ensinar a ler às moças conforme o systema da Escola Brazileira seguido de uma mimosa collecção de poesias amorosas e ternas extrahidas dos melhores poetas além do dicionário das flôres da explicação das cores e do thermometro de amor, Rio de Janeiro, Eduardo & Henrique Laemmert, 1864. [8]. "A.B.C. do Frade", in J. Rodrigues de Carvalho, Cancioneiro do Norte, Paraíba do Norte, Livraria São Paulo, 1928, pp. 317-324. [9]. J. Rodrigues de Carvalho, Cancioneiro do Norte¸ op.cit. : A.B.C. de Jesuíno Brilhante (pp. 294-300), A.B.C. (pp. 300-301), A.B.C. dos macacos (pp. 309-317), A.B.C. do Frade (pp. 317-324). [10]. Le Tilde (titulus en latin) ou Til en portugais est une marque graphique qui indique la nasalisation d’une voyelle. [11]. P. de la Estrella (Fray), "Abecedario en loor de la Virgen Nuestra Señora", inFlores del Desierto, Madrid, 1953, pp. 86 à 89 ; Secudinus, "S. Patritius Hib. (Hymne)", in Ulysse Chevalier, Repertorium hymnologicum. Cat alogue des chants, hymnes, proses, séquences, tropes en usage dans l’église latine depuis les origines jusqu’à nos jours, Louvain, Lefever, 6 vols ,1892. [12]. P. Nunes Batista,"O Dentista em A.B.C.", in Abc de Carlos Drummond de Andrade e outros abecês, Rio de Janeiro, Fundação Casa de Rui Barbosa, Itatiaia, 1986, pp. 107– 111. [13]. G. Fernandes Trancoso, "A.B.C. moral", in Contos e História de proveito e exemplo, Lisboa, Biblioteca Nacional, 1982, édition fac-similée de 1575, pp. 53 – 54. [14]. R. Coelho Cavalcante, A.B.C. da Minha Terra , n° 43, Maceió, Museu Théo Brandão UFAL, 1977. [15]. H. do Recife Rego, A.B.C. do sociólogo- antropólogo Gilberto Freyre, N° 2207, s.v., s.e., 1979; A. T. dos Santos, A.B.C. de Volta Sêca, n° 6596, São Paulo Prelúdio, s.d.; R. Coelho Cavalcante, A.B.C. de Jorge Amado, n°1485, s.v.,s.e., 1979. [16].Psaume 9 et 10, pp. 721–723 ; Psaume n° 25, pp. 738 ; Psaume n° 34¸ pp. 747–745 ; Psaume n° 37, pp. 752 – 753 ; Psaume n° 111, pp. 840–841 ; Psaume n° 112, pp. 841 ; Psaume n°119, pp. 1067–1072 ; Psaume n°145, pp. 872 – 878 ; Lamentations 1 à 4, pp. 1225–1237, in La Bible de Jérusalem, Paris, Zodiaque, 1994. [17]. Saint Augustin, "Psalmus contra partem donati", in J. Congar, G. Finart, Oeuvres de Saint Augustin. Traités anti-donatistes, Paris, Desclée de Brouwer, 1963, Vol. I, pp. 147–150. [18]. Saint Hilaire de Poitiers, " Ms. Codex Aretinus Latinus ", VI 3, (XIe s.), in Walter Neidig Myers, The Hymns of Saint Hilary of Poitiers in the Codex Aretinus. An edition with Introduction, Translation and Notes, Philadelphia, Faculty of the Graduate School, 1928, pp. 28 – 52 et pp. 52-56. [19]. U. Chevalier, op. cit, 1892. [20]. G. Gros, Le poète marial et l’art graphique. Etudes sur les jeux de lettres dans les poèmes pieux du Moyen Age, Caen, Paradigme, 1993. [21]. Juan del Encina, Lope de Vega, Luís de Camões, Gonçalo Fernandes Trancoso, Nunes Marques Pereira par exemple. De nombreuses compositions sont anonymes. [22]. C. de Magalhães, A poesia Popular Brasileira, Rio de Janeiro, Biblioteca Nacional, Mandrou, Robert, 1973; J. Rodrigues de Carvalho, Cancioneiro do Norte, Paraíba do Norte, Livraria São Paulo, 1928 ;F. A. Pereira da Costa, Folklore pernambucano. Subsídios para a história da poesia popular em Pernambuco, Recife, Arquivo Público Estadual, 1974 ; S. Romero, Folclore Brasileiro. Cantos populares do Brasil, São Paulo/Belo Horizonte, USP / Itatiaia, 1985 et 1883 ; G. Barroso, Ao som da viola, Rio de Janeiro, 1949 ; L. Mota, Cantadores. Poesia e linguagem do Sertão Cearense, Rio de Janeiro, Livraria Castilho, 1921; Violeiros do Norte. Poesia e Linguagem do Sertão Nordestino, Imprensa universitária do Ceará, 1962; Sertão Alegre, poesia e linguagem no sertão Nordestino, Fortaleza, Universidade do Ceará, 1965. Pour Luís da Câmara Cascudo l’ensemble bibliographique est très vaste. Voir I. Muzart Fonseca dos Santos, La Littérature de Cordel au Brésil. Mémoire des voix, grenier d’histoires, Paris, l’Harmattan, 1997, pp.13-17, pp. 23- 24. [23]. Au Brésil à la fin du XIXe siècle, une production de textes poétiques imprimés qui s’apparente plutôt à une « presse » composée en vers surgit dans la région du Nordeste. On les appelle « folhetes » ou « folhetos de feira ». Ce sont des petits livrets de 8, 32, ou 64 pages faits de papier bon marché en format 11,5 cm X 16 cm et vendus à un prix peu élevé. Ils décrivent en vers, les faits d’actualités, les événements sociaux, la biographie d’un personnage socialement reconnu ou les spécificités d’un savoir. [24]. L’usage de l’expression, « a rua da amargura », fait référence à la Passion du Christ. Elle signifie qu’une personne passe par une situation très difficile et douloureuse. Cette expression traditionnelle est remplacée dans la version II par Nesta funebre Casa, Cova escura et dans la version III par Nesta funebre casa tão escura. Les versions II et III préservent le même sens et pratiquement les mêmes mots. [25]. Strophe C – Version I - É um A.B.C. que fez um homem da Arabia....; Version II : A.B.C. de amor..... - “ Caí logo na Cama amortecido / Pelo Catre buscando essa figura, / sombra vã só topei d’um bem perdido / Nesta funebre Casa, Cova escura / [...] ; Version III : A.B.C. do frade – “Cahi logo na cama amortecido / Buscando pelo catre esta figura. Pena van só topei de um bem perdido / Nesta funebre casa tão escura [...]”. [26]. Strophe D – Version I - É um A.B.C. que fez um homem da Arabia [...]; Version II : A.B.C. de amor [... – “De dia te inspirou a sorte ingrata ; De noite te roubou um falso amante” - Version III : A.B.C. do frade – “De dia despertou a sorte ingrata. / A noite roubou um falso amante”. [27]. Le texte ne précise pas si l’auteur est aveugle ou s’il se dit aveugle car il n’a pas vu la trahison de sa compagne. Au XVIIIe siècle les aveugles de l’Irmandade dos Homens Cegos ont acquis grâce à Dom João V l’exclusivité des ventes de folhetos. La littérature de colportage (literatura de cordel) est alors désignée sous l’expression littérature d’aveugles (literatura de cegos). [28]. Strophe A – Version I - É um A.B.C. que fez um homem da Arabia...; Version II : A.B.C. de amor...“ Farei um a b c bem mal talhado / Começando pelo A, que Amor ordena / Em materia de Amor borrões de penna ; Version III : ABC do frade – “Farei um abc bem mal talhado / Começando pelo que amor ordena / Em matéria de amor borrão de penna [...]” [29]. A.B.C. do Frade, in J. Rodrigues de Carvalho, Cancioneiro do Norte, Paraíba do Norte, Livraria São Paulo, 1928, p. 324. [30]. Quand le poète s’adresse à Dieu ou à la Vierge Marie il fait une invocação. C’est un procédé courant dans les poèmes collectés oralement et dans les poèmes imprimés sur les folhetos de cordel. [31]. L’acrostiche nominatif est une strophe dont chaque lettre de chaque vers commence par la lettre d’un prénom ou d’un nom. Ce jeu de lettre est très commun dans la tradition latine. Dans la littérature de cordel, l’acrostiche nominatif permet de signer l’œuvre. Já cheguei na letra Z / Com muita calma e respeito / O meu amor já vem perto / Sem ela não tenho jeito / Tanto que só « ela » cura /A dôr que sinto no peito. L’acrostiche présente le nom du poète populaire brésilien : J COSTA soit J(osé)Costa (Leite). [32]. É um A.B.C que fez um homem da Arabia…, op. cit. [33]. Francisco Alves Da Silva Castilho est né à Rio de Janeiro, et a été instructeur à l’école primaire et auteur de livres didactiques, de cartilhas (abécédaires). Il a collaboré dans des revues pédagogiques. Methodo para o ensino rapido e aprazivel de ler impresso, manuscripto e enumeração e decrever, Rio de Janeiro, 1850, segunda edição Lisboa, 1853 ; Manual explicativo ou methodo de leitura denominado Escola brasileira, offerecido e dedicado à classe de primeiras lettras, Rio de Janeiro, 1859 ; Methodo de leitura para o ensino dos meninos e adultos, Rio de Janeiro, 1863 ; A.B.C. de amor ou methodo ameno para ensinar a ler às moças conforme o systema da Escola Brazileira seguido de uma mimosa collecção de poesias amorosas e ternas extrahidas dos melhores poetas além do dicionário das flôres da explicação das cores e do thermometro de amor, Rio de Janeiro, Eduardo & Henrique Laemmert, 1864 ; Preliminares de grammatica, Rio de Janeiro, 1864 ; Grammatica pittoresca ou systema grammatical explicado pela arvore da sciencia : mappa ppenso aos Preliminares de grammatica da Escola brasileira, Rio de Janeiro, 1864. [34]. Le poème compose l’introduction de l’ouvrage. F. Alves da Silva Castilho, op.cit., 1864. [35]. J. Machado Pais, Arte de amar da Burguesia , Lisboa, ICS, 2007, p.15, cite Michel Maffesoli, La Conquête du présent, Paris, PUF, 1979, p.128. “L’acte d’aimer et l’engagement qui se suit, phénomènes “simples” ou “naturels”, ne peuvent se réaliser qu’à condition de reproduire un rituel compliqué et détaillé (faire la court, la séduction, etc.). Sans la comédie de l’apparence, les désirs ne peuvent aboutir”. [36]. Francisco Alves da Silva Castilho, op.cit., 1864. |